« Tant que les révolutions ressemblent à cela »

L’arrivée au pouvoir de Franco est supposée avoir sonné le glas de
la création musicale espagnole. Celle-ci aurait progressivement repris dans les années 1950 grâce à une jeune génération de compositeurs, tels Cristóbal Halffter et Luis de Pablo, dont
la « résistance » au régime se serait nichée dans le style avant-gardiste. Quant au dictateur, il n’aurait regardé qu’avec indifférence ces nouvelles esthétiques.
À partir d’une somme considérable de documents pour la plupart inédits, Igor Contreras Zubillaga dévoile une réalité plus complexe.
Il montre que le régime franquiste a non seulement permis la mise
en place d’un réseau d’institutions culturelles prêtant intérêt à l’avant-garde musicale, mais qu’il s’est de plus attaché à gagner une légitimité à l’étranger en s’appuyant sur elle.
De leur côté, les compositeurs ont oscillé entre revendication de
leur hispanité et désir de reconnaissance internationale, tout en s’initiant à la recherche expérimentale la plus avancée grâce
au mécénat privé.
En restituant le récit à bien des égards tortueux de l’avant-garde musicale sous Franco, ce livre offre un nouvel éclairage sur l’histoire politique et culturelle de la période 1939-1975.

Préface d’Esteban Buch
Parution 21 janvier 2021
Coll. Nuits blanches
Thématique : musique
416 pages
8 illustrations n & b
Index, bibliographie
21 x 14 cm avec rabats
27 euros
ISBN 978-2-491382-01-8

Igor Contreras Zubillaga est historien de la musique. Poursuivant
ses recherches à l’Université de Huddersfield en tant que British Academy Postdoctoral Fellow, il a codirigé les ouvrages Composing for the State: Music in Twentieth-Century Dictatorships (2016), À l’avant- garde ! Art et politique dans les années 1960 et 1970 (2013) et Le Son des rouages (2011). Le présent livre est issu de sa thèse de doctorat, soutenue à l’Ehess.